« Dans les coulisses, les comédiens découvrent que la salle est pleine grâce aux recommandations d’un leader
d’extrême droite. On assiste alors aux déchirements de la troupe pour savoir si elle va jouer. Jamais je
n’aurais cru que l’on puisse faire un spectacle aussi drôle, inventif et fin sur l’extrême droite et nous. »
YVES CALVI
Serge Coulomb est l’auteur et metteur en scène du « Jardin des regrets ». 90 minutes avant le lever de rideau, il retrouve en loges ses comédiens : Julie, Boris et Hélène, qui est également sa femme, et leur apprend que leur salle, habituellement peu fréquentée, attend ce soir de façon inexplicable 380 réservés !
Chacun se réjouit de cette soudaine consécration, y compris le jeune régisseur maghrébin, Samir. Mais un journal leur révèle que lors d’un grand meeting nationaliste qui a eu lieu dans la ville, un orateur d’extrême droite, Cathala, évoquant ses projets (édifiants) pour la culture et le théâtre, a recommandé leur pièce ! Il est donc fort possible que ces 380 spectateurs soient ses sympathisants. Personne ne comprend ce que Cathala a pu trouver dans la pièce qui rejoigne ses thèses. Serge, qui se définit comme l’inverse d’un auteur à messages, est furieux de se voir ainsi assimilé à ces « enfants de Pétain ». Hélène et Julie, subitement animées par une conscience politique, refusent de monter sur scène. Boris est pragmatique : il y a de l’argent à prendre, il en ont besoin, on joue. Pour Samir, le problème n’est pas là, ce soir, il est dans sa vie quotidienne, il est partout. Serge tranche et décide d’annuler pour sauver sa réputation, mais le directeur de la salle menace : il mettra dès ce soir leurs décors sur le trottoir et demandera un dédit. Cet enjeu donne une nouvelle valeur aux « engagements » de chacun. Les avis s’opposent avec ferveur : faut-il jouer ou ne pas jouer ? Céder à l’hypocrisie ordinaire ou manifester une éthique dont personne n’à que faire ? Ces questions en entraînent beaucoup d’autres qui dépassent le cadre du théâtre et interpellent chaque individu sur sa façon de se sentir « acteur » de la vie républicaine ou simple spectateur.
300 représentations
Création au Théâtre du Nord-Ouest (2002)
Reprise et prolongation au Théâtre Essaion (2003/2004)
Reprise au Lucernaire et prolongation (2005/2006)
Captation en public pour Direct 8
Mise en scène THIERRY DER’VEN
assisté de SENET
Avec
MICHEL BALADI (Boris)
KARIM BEN SAADI ou JAMEL DJABOU (Samir)
ISABELLE HETIER ou NATHALIE LUCAS (Hélène)
MICHEL PAPINESCHI ou GILLES LANGLOIS (Serge)
CAROLINE VICTORIA ou FLORENCE LE CORRE (Julie)
Décors : ALEXIS ROMANET
Costumes : CATHERINE LAINARD et FREDERIC MOREL
Affiche de CABU
SPECTACLE RECOMMANDÉ PAR LE RECTORAT DE PARIS ET SOUTENU PAR SOS RACISME et la LICRA
La pièce a été montée également au théâtre Boulimie de Lausanne, ainsi qu’à Rome au Teatro Belli (traduction Antonieta De Lorenzo). Elle est régulièrement reprise par les compagnies amateurs.
[...] C’est drôle, c’est intelligent ça pourrait être conventionnel, mais c’est parfaitement réussi. Je vous conseille ça, c’est de Frédéric Sabrou. Et en plus les acteurs sont excellents.
Gerard Miller - Europe 1 - 24/06/2005
[...] Les acteurs ne sont-ils que des amuseurs ? Ils ont aussi une mission car jouer n’est pas innocent, c’est un engagement. La pièce invite à une réflexion individuelle qui dépasse le cadre du théâtre.
Jean-Noël Mirande - Journal télévisé de France 3
Le rideau se lève... Sur les coulisses. A une heure vingt du début du spectacle, c’est la consternation chez les comédiens. Leur pièce a été recommandée par un parti d’extrême droite. De ce fait, ce soir, la salle est pleine d’”enfants de Pétain” . Dans leurs loges, l’heure est aux question existentielles. Si les acteurs annulent la représentation au dernier moment, le directeur du théâtre les mettra à la porte. Mais s’ils rejoignent la scène, quid de leurs principes ? Loin des clichés, servie par de très bons comédiens, la pièce de Frédéric Sabrou traite de ce dilemme avec beaucoup de finesse.
< Voir l'article >
L.P. - Le Figaro Magazine - 2004
[...] L’auteur, drôle et inventif, signe avec “Danger… Public“ une pièce engagée qui évite pourtant de se poser en donneur de leçon. De très bons comédiens, dont Michel Papineschi et Isabelle Hétier, particulièrement convaincants, servent ce texte avec humour et enthousiasme.
M.E.G. - Le Parisien - 2005
[...] L’écriture est fine et intelligente, le questionnement vital. En soulevant cette problématique, l’auteur, Frédéric Sabrou, s’interroge et nous interroge sur la responsabilité de chacun dans la cité. Et suivant l’adage de Beaumarchais « Je me presse de rire de tout de peur d’être obligé d’en pleurer », c’est en comédie qu’il traite le sujet. Les répliques font mouche. Danger … Public est un texte rare, très bien joué, à ne rater sous aucun prétexte.
A C.G. - Zurban
[...] Comédiens, auteur et régisseur opposent leurs arguments, leurs idées claires et floues, vident leur sac, et finissent par mettre au jour l’évidence : la vie ne se résume pas à un simple choix entre l’intégrité et la compromission, entre la pureté et l’infamie. En parfaite osmose avec son sujet, Frédéric Sabrou évite l’écueil du pamphlet militant, sa pièce se présentant plutôt comme un débat animé, drôle et parfois émouvant. Débat on ne peut plus d’actualité, à quelques mois des régionales.
< Voir l'article en entier >
Gerard Biard - Charlie Hebdo
[...] Frédéric Sabrou met en avant un axiome primordial pour tout artiste « jouer ou ne pas jouer ». La fuite, est-ce courageux ? Son texte soulève de nombreuses questions, apporte quelques réponses et ne donne pas de leçon. Ce qui est un exercice difficile en soi.
< Voir l'article en entier>
M-C. N. - Pariscope
[...] Faut-il jouer ou pas ? Intelligent et souvent drôle, le texte ne prétend donner ni réponse ni leçon, mais plutôt susciter la réflexion. Pari gagné, car dès la représentation achevée, on ne peut s’empêcher d’y penser. Face à un formidable Michel Papineschi, la jeune Caroline Victoria fait preuve d’une délicieuse fraîcheur.
< Voir l'article en entier >
M.B. - Télérama
[...] Si différents soient-ils, leurs discours suscitent la réflexions et les doutes, les rires aussi. Car si le thème n’a rien de drôle, les répliques de « Danger… public » le sont. En ce mois d’août, pauvre en événements théâtraux, cette comédie a le mérite de rafraîchir nos idées.
M.A. - Le Point - 2005
[...] Faut-il dénoncer ou cautionner, fuir ou affronter ? ne pas jouer, n’est-ce pas « jouer leur jeu » ? Les dialogues de Frédéric Sabrou sont drôles, ironiques et piquants. Depuis sa création en avril 2002, la pièce a été jouée dans plusieurs théâtres en France et à l’étranger.
L'Arche - 2005
[...] Danger… public est exemplaire. En posant avec finesse un problème très actuel, ce discours intelligent fait la part entre la nécessité et la morale, l’intérêt général et l’intérêt particulier. Derrière les formules choc ou les réparties percutantes, apparaissent des réalités bien senties.
Philippe Escalier - Tatouvu - 2004
[...] Frédéric Sabrou, auteur de nombreux scénarios, démontre un réel talent pour la comédie. Sur ce sujet politique, il parvient à nous procurer une intense jubilation grâce à une plume légère et pétillante. Loin des clichés, il aborde un thème ultra sensible en l’absence de toute volonté moralisatrice. Une distribution sans défaut. Pour vous le doute n’est pas de mise, il faut aller voir ce spectacle.
Garçons !
[...] Face au succès rencontré en début de saison, cette pièce tient à nouveau le haut de l’affiche. Frédéric Sabrou réussit un spectacle habile sur l’extrême droite sans tomber dans la facilité. Les comédiens dirigés par Thierry Der ven sont épatants.
20 Minutes - 2004
Ce texte de Frédéric Sabrou évoque avec humour le difficulté de mettre en accord sa conscience. Joueront-ils, ne joueront-ils pas ? Là est la question. Michel Papineschi, Michel Baladi, Karim Ben Saadi, Isabelle Hétier et Caroline Victoria oscillent entre la mauvaise foi et la crise de foi avec aisance.
Pariscope
A partir de cette situation extrême, Sabrou ouvre un débat de grande actualité sur l’artiste citoyen, en évitant tous les pièges du théâtre militant. Subtilité et humour sont les maîtres mots d’un œuvre importante, mise en scène avec légèreté par Thierry Der Ven et servie avec tempérament par des comédiens à la fois drôles et profonds.
Pierre Vielhescase - Magazine Groupe france Mutuelle
Jouer ou ne pas jouer... c'est l'angoissante question que se posent des comédiens, leur régisseur, leur metteur en scène ainsi que le directeur du théâtre quand ils apprennent que la salle est ce soir pleine à craquer... de militants d'extrême droite. Peut-on en faire une comédie ? Eh bien oui c'est possible ! Et on peut ajouter qu'outre l'originalité du thème, la pièce est bien écrite, bien interprétée et a le mérite de poser une vraie question en évitant tout didactisme, faisant de ce linge sale entre professionnels de la profession un agréable et très enrichissant divertissement pour tous.
Christian Dumont - Site: Théâtre en scène - 2004
[...] Malgré le sérieux de ce sujet, tout à fait d’actualité, c’est plein d’humour, tout en finesse, et interprété avec talent. Et c’est exactement ce qu’il fallait pour que la pièce ne fasse pas office de représentation militante et polémique, et permette la réflexion individuelle sans pour autant forcer le trait, au point de se poser des questions existentialistes toute la soirée. Le courage est-il dans l’affrontement ou dans la fuite ? Très sincèrement cela dépend de quel côté du rideau on se trouve …De mon côté c’était parfait, soirée détente, aucun Danger pour le Public.
Dominique Cyprien - Site : Au-théatre.com - 2005
[...] La pièce aborde plusieurs thèmes, la place du théâtre, la place et le rôle de l'acteur dans la cité in abstracto mais aussi les raisons pour lesquelles on choisit de devenir acteur, et donne un éventail de positionnement. (./.) L'écriture de Frédéric Sabrou, simple, efficace, dresse un état des lieux en confrontant plusieurs opinions sans verser dans l'excès ou la caricature, ni défendre une thèse, tout en restant dans le registre de la comédie.
Site : Froggy's Delight - 2005
J’ai beaucoup aimé ce spectacle dont le sujet est d’une actualité brûlante ; sujet grave et angoissant qui, grâce au talent de l’auteur et du metteur en scène fait rire à chaque réplique. C’est un spectacle qui devrait continuer sa carrière et trouver sa place dans le théâtre privé.
Emmanuel Dechartre - Théâtre 14
Ce qu'en pense l'extrême droite
[...] Danger… Public de Frédéric Sabrou, mis en scène par Thierry Der’ven est une pièce absolument irrésistible. [...] Que le spectacle soit militant, l’auteur clairement de gauche, l’objectif pédagogique (résister à l’extrême droite quoi qu’il en coûte), la portée philosophique (que pèsent la conscience et l’éthique face à des impératifs pécuniaires vitaux ?) est manifeste. Toutes fois les dialogues, les situations, les mimiques sont cocasses, l’intrigue bien ficelée, le jeu des acteurs convainquant. Finalement au théâtre n’est-ce pas l’essentiel ?
Fabrice Vidalin Rivarol - Octobre 2003
Titre de l’article : « Comment se faire piéger par l’extrême droite ? »
Etonnante mise en abîme...
Frédéric Sabrou « L’auteur artisan »
par Gilles Costaz (L’avant scène)
Comment un auteur dont les comédies rient des sentiments amoureux et de la vie intime de nos contemporains en vient-il à écrire une pièce sur le monde du théâtre face à l’extrême-droite ? Ce sujet-là était, évidemment, en Frédéric Sabrou mais c’est Jean-Luc Jenner qui actionna le déclic en donnant comme thème à sa saison « Théâtre miroir du monde ». Voulant s’inscrire dans ce cycle, Sabrou a cherché des sujets où se rencontreraient le théâtre et la société. « J’ai lu dans un journal ce qui était survenu à Michel Vinaver : le FN voyait dans son théâtre des valeurs “nationales“ et le revendiquait. Vinaver a réagi violemment. J’ai voulu mettre cette situation au théâtre et j’ai eu l’idée d’une équipe confrontée au problème d’accepter ou de refuser un public présumé d’extrême-droite 1h 20 avant le lever du rideau. Une “Pièce coulissante“ dans le respect des trois unités, avec ce qu’on appelle dans le langage du cinéma un time-lock, une lutte contre le temps. (./.) Mais il faut bien comprendre que ce n’est pas une pièce sur Le Pen et le Front national, elle pourrait se passer partout en Europe où, on le sait, il y a une résurgence des nationalismes très inquiétante. »
Les personnages de Danger… public sont apparus rapidement : « J’ai donc fait vivre trois comédiens et un auteur-metteur en scène, je les ai mis dans une bouilloire. J’ai hésité à mettre un personnage noir ou arabe. Finalement, j’ai introduit un régisseur arabe qui exprime sa condition. Je voulais que les personnages principaux s’impliquent dans ce conflit sans être victimes eux-mêmes du racisme et les mettre face à leur pseudo-conscience politique, à leurs limites et à leurs contradictions Hélène, la comédienne soudain saisie de passion politique, m’amuse beaucoup. Elle est un mélange de conscience et d’inconscience. Julie n’a pas résolu les problèmes de l’enfance. Pour Serge, dont la réputation et la situation financière sont en jeu, le prix à payer est trop cher. Et pour Boris l’argent passe avant le reste. »
L’écriture a été difficile. Frédéric Sabrou, qui compose ses Théâtre en deux mois environ, a dû prendre deux fois plus de temps. Le sujet est si délicat. « J’étais tout le temps sur le fil, dit-il. Il fallait poser les bonnes questions sans apporter de mauvaises réponses, se centrer sur l’interrogation : doit-on jouer ou pas jouer ? Cette question en entraîne une autre : y a-t—il une éthique du comédien ? » En enlevant les actions secondaires pour rester sur ce volcan central, Sabrou a rendu plus évident l’enjeu de sa pièce : « La grande question, posée de façon ironique, c’est l’engagement. L’engagement ne change pas nécessairement la face du monde et peut être illusoire. Surtout, quel prix est-on prêt à payer pour son engagement ? Hélène pose cette question. Le vrai prix à payer est essentiel. Va-t-on aller jusqu’à perdre son travail et se retrouver à l’ANPE ? » La rédaction de Danger… public l’a amené à réfléchir davantage sur la situation de l’auteur : « Pourquoi un auteur aurait-il nécessairement une pensée à exprimer ? Dans la pièce, Serge dit : « Des messages, je n’en laisse que sur un répondeur » puis il précise qu’il veut montrer et non pas démontrer. Pour moi, l’auteur doit d’abord trouver, pour sa pièce, une bonne situation. Si la situation s’inscrit dans un thème, tant mieux. Un auteur est un artisan fabriquant un objet qui fonctionne, il résout des problèmes techniques. La tendance à demander : c’est sur quoi ? m’irrite. Ce « quoi ? » n’est pas nécessairement l’objet de la pièce. »
Volume n°1134 aux éditions L’Avant Scène
Distribution : 3 hommes - 2 femmes - 1 nounours - Durée : 1h15
DVD disponible aux Editions l'Harmattan (15€)
et également en DVD et VOD sur Le film d'un jour.
Copyright 2009-2015, Fréderic Sabrou. Tous droits réservés