Pièce pour enfants.
Louna se tourne et se retourne dans son lit.
Il y a des jours comme ça où l’on n’arrive pas à fermer l’œil de la nuit, mais la nuit a-t-elle un œil ? Voilà une bonne question.
Et puis d'abord, c'est quoi dormir ? C'est quoi les rêves ?
Une suite de contes sans queue ni tête qui se racontent quand la nuit est blanche. De trucs plus ou moins agréables, comme ce monsieur Plumard qui surgit d’un seul coup ; d’où sort-il cet espèce de cauchemar ?
Du lit, bien entendu, un lit vertical, bien entendu aussi.
Et il n’est pas le seul !
lI y a le très mondain Aristide-Ménélas Laridule.
Et puis Meuridyce qui ne peut dormir sans les bras de Morphée parce qu’il séjourne malencontreusement au paradis.
Et Le Dr Noctus, « médecin des rêves à l’âme vagabonde ».
Et Moss le Jboegelblick, et la princesse Lihil, et le Monstre Gloupeur du désert de Loukloum…
Ces incongrus qui chantent pour un oui pour un non des berceuses ou des opérettes ; ces marionnettes ; ces objets vivants ; ces mains qui s’animent comme des elfes nocturnes pour faire la vaisselle ; tout ce petit monde s’est donné le mot pour débouler sans invitation et remplir la nuit de Louna d’histoires étranges et loufoques… d’histoires à dormir debout.
La pièce a été crée à l’Entrepôt d’Alfortville en 1998.
Mise en scène de Frédéric Sabrou
Avec Isabelle Hétier et Julien Bergen
Reprise ensuite au Bouffon Théâtre.
Puis en 2004 au Théâtre Darius Milhaud et au Théâtre Essaïon
Avec Sylvie Lévy et toujours Julien Bergen.
Le Parisien
Elle dort debout, la petite Louna. Dans un grand lit vertical planté au beau milieu de la scène. Elle compte les
moutons : « Un, deux, trois et douze et zut ! Je ne sais plus où j’en suis. », allume et éteint sa lampe de
chevet, se retourne, soupire… Toute menue dans sa grande chemise de nuit blanche, il lui faut bientôt repousser
l’assaut imprévisible de tout un tas de personnages incongrus, émergeant sans crier gare de part et d’autre du
lit. Un peu comme ces points lumineux aux formes capricieuses qui collent à la paupière lorsqu’on ferme les
yeux… D’abord, il y a Plumard, colocataire pas vraiment terrifiant mais qui ronfle et invente des histoires
abracadabrantes rien que pour embêter Louna.
Aussitôt chassé, il est remplacé d’un battement de cil pas Aristide Ménélas Laridule, domestique de
Première classe avec réservation dont l’ancêtre était serviteur chez Adam et Eve. « Je ne trouve pas
le sommeil ! » se plaint Louna et le pauvre Aristide se met à quatre pattes pour retrouver ce sommeil
volage… Puis il entreprend de raconter l’histoire de Meuridyce qui n’arrivait plus à dormir depuis que son
cher mari Morphée était parti au Paradis. Et hop ! Voilà Louna transportée en pleine mythologie, pour un
interlude délirant entrecoupé de chansons truculentes, où Morphée coiffé d’une couronne de roses et vêtu
d’un Marcel, finit par s’échapper du Paradis via la porte de service par laquelle Saint-Pierre descend les
poubelles ! Et puis il y a aussi le Docteur Noctus, spécialiste en consultations noctambules et diagnostiques
tardifs, qui prescrit à Louna des pinces à linge pour maintenir ses paupières fermées… Ou encore Moss le
Jbœgelblick, qui ajoute au spectacle son petit grain d’héroïque fantaisie. Bref, chaque apparition chasse
l’autre, à coup de transitions fulgurantes et imprévisibles…Exactement comme dans les rêves !
Les petits spectateurs ouvrent bien rond les yeux, charmés par la densité impressionnante de rebondissements ,
de jeux de mots, de parenthèses magiques et de clins d’œil rigolos …
S’ils ne comprennent pas toutes les subtilités du texte, ils s’identifient totalement à la merveilleuse
Isabelle Hétier dont l’insomnie surpeuplée n’est pas sans leur rappeler quelque chose. Après « La Fantastrange
et mélodicale traversée du trou de la serrure » et « Au Clune de la Laire » la Cie Choublawa’s Pont signe ici
un conte nocturne onirique qui devrait rester dans les Annales.
Télérama
L’oiseau Plumard habite dans le lit des enfants qui rêvent. C’est un drôle d’oiseau, fournisseur de plumes à écrire. Privé d’emploi depuis l’avènement du stylo, il se livre à des activités surprenantes et, surtout, raconte des histoires abracadabrantes, suite de bonnes blagues poétiques et folles. Désordonné en apparence, le spectacle suit une vraie logique avec des jeux de mots à saisir au vol et des chansons à textes. Une bousculade géniale dont on suit le fil en agrippant un morceau par-ci, un autre par-là, sans chercher à raccrocher les wagons dans l’ordre. Savoureux.
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